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Détachement de salariés dans les DOM-TOM

    Le détachement de la France vers les DOM-TOM : tout ce qu’il faut savoir

    Détachement de salariés dans les DOM-TOM : guide complet et conseils pratiques

    Détachement des salariés en Outre Mer : Les territoires d’outre-mer français – Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, Polynésie française ou encore Nouvelle-Calédonie – séduisent les entreprises métropolitaines par leurs opportunités économiques. Ces régions offrent des avantages fiscaux et sociaux, ainsi que des marchés en expansion. Pourtant, des spécificités locales, comme les régimes particuliers de santé ou de retraite, peuvent compliquer une démarche d’installation et de recrutement. Aussi, il est nécessaire de bien comprendre la réglementation du détachement de salariés dans les DOM-TOM.

    Un salarié pourrait ainsi être légitimement concerné par le régime de sécurité sociale qui lui sera applicable ainsi qu’à sa famille. La couverture de ses frais de santé ainsi que ses droits à la retraite peuvent être des points bloquants lorsqu’une installation dans les DOM-TOM est envisagée. La couverture sociale fait en effet indubitablement partie des avantages qui permettent de fidéliser un talent dans l’entreprise au-delà du salaire.

    Le détachement répond à ces enjeux en permettant aux salariés de rester temporairement affiliés au régime de sécurité sociale français, assurant ainsi une continuité de leurs droits. Il est donc fondamental d’intégrer ces questions dans une démarche d’installation bien pensée dans les territoires ultramarinsNOVIAC vous propose donc un guide pratique du détachement de la France vers les DOM-TOM.

    Le détachement de salariés dans les territoires ultramarins est un dispositif clé pour les entreprises françaises souhaitant répondre à des besoins temporaires tout en garantissant à leurs collaborateurs la continuité de leurs droits à la sécurité sociale. Aussi, il est essentiel de bien comprendre ses spécificités.

    Au sens de l’article L.761-1 du Code de la sécurité sociale, le détachement est la situation dans laquelle un salarié travaille à titre temporaire à l’étranger pour le compte de son employeur d’origine tout en restant rattaché au régime social français. 

    Ce statut de salarié détaché comporte donc plusieurs éléments distinctifs.

    • Premièrement un lien contractuel maintenu : le salarié conserve son contrat de travail avec l’entreprise métropolitaine. Juridiquement, il fait toujours partie des effectifs de l’entreprise d’origine. 
    • Ensuite une durée limitée : le détachement est limité à une durée initiale, renouvelable une fois dans certains cas. En pratique, un détachement peut durer de quelques mois à plusieurs années en fonction de la mission envisagée. 
    • Pour finir, le maintien au régime de sécurité sociale française : le salarié reste affilié au régime français ce qui implique que l’employeur doit payer les cotisations sociales afférentes.

    Par ailleurs, le détachement implique généralement la signature d’un avenant au contrat de travail du salarié. En effet, il a pour but d’organiser les relations avec le salarié pendant la durée de la mission.

    Il comporte donc généralement les éléments suivants :

    • détermination de la loi applicable entre les parties ;
    • conditions du détachement (rémunération, la prise en charge des frais de déplacements et d’hébergement, les éventuelles indemnités spécifiques) ;
    • modalités de réintégration à l’issue de la mission.

    Bon à savoir : selon l’article 1132-3-2 du code du travail, aucun salarié ne peut faire l’objet d’une sanction pour avoir refusé en raison de son orientation sexuelle une mutation géographique dans un Etat incriminant l’homosexualité.

    Le détachement doit être distingué de l’expatriation qui est un statut voisin. 

    Bien que ces deux statuts permettent à un salarié de travailler hors métropole, ils diffèrent par plusieurs aspects essentiels.

    En conclusion, le tableau ci-dessous vous permettra d’y voir plus clair.

    CritèresDétachementExpatriation
    DuréeTemporaire (généralement 3 ans maximum)Indéfinie
    Contrat de travailMaintenu avec l’employeur métropolitainNouveau contrat local ou suspension du contrat initial
    Régime socialMaintien au régime françaisAffiliation au régime local
    RéintégrationGarantie dans le poste d’origineNon garantie

    Bon à savoir : en cas de détachement, le salarié conserve ses droits sociaux français. En revanche, l’expatriation implique souvent une perte temporaire ou définitive de ces droits si aucune couverture volontaire n’est souscrite.

    Ces conditions diffèrent selon le pays envisagé pour le détachement de France vers un pays tiers. 

    En effet, la réglementation applicable n’est pas la même selon que le pays d’accueil est situé :

    Ceci étant, de manière schématique, on peut relever les conditions générales suivantes :

    • l’entreprise doit être établie et exercer ses activités sur le territoire métropolitain ;
    • un lien de subordination juridique doit persister entre l’entreprise et le salarié détaché ;
    • le salarié détaché est envoyé dans le pays étranger pour le compte de son entreprise ;
    • pour un détachement dans l’UE, un salarié ne doit pas être envoyé en remplacement d’une autre personne détachée pour la même mission (art. 12, § 1 du règlement (CE) 883/2004) ;
    • le salarié pour lequel le détachement est envisagé, doit être soumis à la législation française pour une durée minimale. Pour l’UE par exemple, cette durée est d’un mois au minimum. 

    On distingue entre les formalités de détachement initial et les formalités de prolongation éventuelles. Il faut noter là encore que ces formalités peuvent différer selon le pays de détachement envisagé.

    Avant le départ du salarié, il faut informer l’organisme compétent et obtenir une attestation de la législation applicable à votre salarié. En ce qui concerne l’Union européenne, il s’agit du document portable A1
    Cette demande est réalisée auprès de l’URSSAF (service mobilité internationale) si le salarié relève du régime général.

    L’employeur doit remplir un formulaire et le transmettre aux institutions compétentes. 

    À titre d’exemple, dans le cadre d’un détachement au sein de l’UE, la demande de dérogation est adressée à l’URSSAF compétente via ce formulaire

    En cas d’accord conjoint, une attestation concernant la législation applicable est délivrée pour la durée autorisée.

    En cas de refus, le salarié relèvera de la législation du pays où l’activité est exercée et les cotisations devront être versées dans ce pays.

    Bon à savoir : l’employeur doit informer l’institution compétente de tout changement concernant la situation de son salarié (interruption de la mission, retour en France, etc.).

    Examinons maintenant les spécificités de la procédure de détachement dans les DOM-TOM.

    Les départements et régions d’outre-mer (DROM) comprennent la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion, Mayotte et la Guyane.

    Ces territoires sont soumis au principe d’identité législative, ce qui signifie que les lois et règlements français s’appliquent directement, sauf adaptation spécifique liée à leurs caractéristiques locales.

    Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter notre article consacré aux spécificités du Droit du travail dans les territoires d’Outre-mer.

    Les salariés détachés dans les DROM restent donc affiliés au régime général de sécurité sociale français.

    Les cotisations sociales sont ainsi calculées et versées selon les règles métropolitaines classiques et aucune dérogation ou procédure spécifique n’est requise pour le maintien au régime français.

    Le détachement dans ces territoires est donc inutile.

    Attention : bien que les DROM soient soumis au régime général, il est essentiel de vérifier les éventuelles adaptations locales pour certaines prestations sociales ou fiscales.

    Les collectivités d’outre-mer (COM) et les collectivités sui generis incluent des territoires tels que Saint-Pierre-et-Miquelon, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et la Nouvelle-Calédonie. 

    Contrairement aux DROM, ces territoires disposent d’une autonomie législative en matière sociale.

    Dans ces territoires, le détachement est donc une option possible. 

    Nous examinerons particulièrement les situations des territoires de Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Saint-Pierre-et-Miquelon.

    Des accords bilatéraux ou décrets de coordination organisent la coopération entre les régimes français et ultramarins de sécurité sociale.

    En l’absence de maintien au régime français, le salarié est affilié au système social local (exemple : caisse de prévoyance sociale en Polynésie française ou Saint-Pierre-et-Miquelon).

    En ce qui concerne le détachement dans ces territoires, il convient pour l’employeur de suivre les étapes suivantes.

    • Demande initiale : l’employeur doit soumettre une demande via le portail URSSAF
    • Si la mission dépasse la durée prévue par le décret de coordination, une demande de prolongation doit être adressée à l’URSSAF via un formulaire spécifique.
    • Des démarches supplémentaires de consultation pour examen et décision auprès des caisses sociales locales peuvent être nécessaires. Il en est notamment ainsi pour Saint-Pierre-et-Miquelon.

    L’ensemble est récapitulé dans le tableau ci-après.

    Territoires d’outre-mer
    PaysDétachement initial : formulaire requis et durée Prolongation du détachement : formulaire requis et durée 
    Nouvelle CalédonieSE 988-012 ansSE 988-012 ans
    Polynésie Française980-013 ans980-013 ans
    Saint Pierre et MiquelonSE 975-012 ansAucune prolongation

    Bon à savoir : la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française disposent de systèmes sociaux autonomes. Les employeurs doivent anticiper les coûts liés aux cotisations locales si le salarié n’est pas maintenu au régime français.

    • Le détachement permet aux entreprises de répondre à des besoins temporaires dans les DOM-TOM tout en assurant à leurs employés le maintien de leurs droits à la sécurité sociale française. C’est une alternative à l’expatriation, qui implique un changement de régime social.
    • Dans les Départements et Régions d’Outre-mer (DROM), tels que la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, Mayotte et la Guyane, le détachement n’est pas nécessaire, car le régime de sécurité sociale français s’applique. Dans les Collectivités d’Outre-mer (COM), telles que la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon, le détachement est possible et régi par des accords spécifiques.
    • Le détachement de salariés en Outre-Mer implique des formalités administratives, notamment auprès de l’URSSAF, et peut nécessiter des demandes de prolongation. Les conditions d’application varient selon le pays de détachement (UE, pays avec convention bilatérale, pays sans convention).
    • Les collectivités d’Outre-mer (COM) disposent de régimes de sécurité sociale autonomes, ce qui nécessite de se renseigner sur les accords bilatéraux et les décrets de coordination. En l’absence de maintien au régime français, le salarié est affilié au système social local.
    • Il est crucial pour les employeurs d’anticiper les coûts liés aux cotisations locales et de se familiariser avec les procédures spécifiques à chaque territoire.

    Le détachement de salariés métropolitains vers l’Outre-mer est un outil stratégique pour les entreprises, mais il nécessite une compréhension approfondie des réglementations spécifiques à chaque territoire. Les DROM et les COM présentent des différences cruciales en matière de protection sociale et de procédures administratives.

    Pour naviguer dans ces complexités, il est essentiel de s’appuyer sur une expertise solide. Le cabinet Noviac est le partenaire idéal pour analyser votre situation, déterminer la meilleure stratégie, et vous accompagner dans votre stratégie de recrutement dans les DOM-TOM. N’hésitez pas à nous contacter.

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